Lorsque l'on est descendu plus au sud, direction la côte, on a choisi le petit bled de Paracas et son parc naturel.
Encore une fois, changement de décor complet, puisque cette fois-ci on se retrouve en bord de mer, mais dans un paysage tout à fait désertique. Le désert tel que tu te le figures, avec des dunes de sables et des étendues à perte de vue.
Il y a deux ou trois choses à faire ici, parmi lesquelles la visite des Îles Ballestas, à 30 min en petit bateau. Alors on a pris un petit bateau de bon matin, et on s'est dirigé vers les îles.
En chemin tu remarqueras sur les photos que l'on a vu le fameux Candelabro, un géoglyphe de 180m sur 70, plutôt mystérieux. Les archéologiques n'ayant pu le dater par manque de restes organiques autour. Plusieurs théories existent donc. Certains pensent que cela est à rapprocher des lignes de Nazca, d'autres suggérant que cela date de l'époque des pirates, afin de permettre aux bateaux de se diriger sur la côte, le chandelier étant visible à plus de 20 km.
Quant aux îles, elles sont inhabitées par l'homme. En revanche, tu y trouves plusieurs centaines de lions de mer, d'otaries et des milliers d'oiseaux. Y compris des pingouins.
Tu ne poses donc pas les pieds sur ces îles, tu t'en approches et tu fais le tour de leur côtes. Et la visite est saisissante. Déjà visuellement, car tous ces milliers d'oiseaux qui volent dans tous les sens, au dessus de toi, à gauche, à droite, c'est pas commun. Et puis ces lions de mers, qui nagent autour de toi, qui s'entassent par centaines dans des criques, qui dorment ou qui gueulent. Étourdissante ensuite, car les cris des lions de mer résonnent de partout. Ça râle, ça glousse, enfin tu sais pas trop, mais ça communique dans tous les sens. Et on parlera pas des oiseaux.
Et puis la visite a aussi cela de saisissant qu'il s'en dégage une étrange impression. Peut être pour la première fois depuis le début de notre voyage, on entre dans un espace non pas aménagé et envahi par l'homme, mais au contraire, on se retrouve dans un petit bout de royaume animal. Et les fortes odeurs, notamment de guano, déjection des oiseaux accumulée ajoute à cette sensation. Non, ça sent pas l'homme, ça sent pas le Chanel Nº5, les gaz d'échappement ou l'huile de friture. Ça sent le monde animal. Et non tu n'est pas chez l'homme qui a la bonne grâce de tolérer quelques petits animaux, tu es chez l'animal qui accepte bon gré mal gré que tu viennes par centaines quotidiennement, juste pour le regarder.
La visite fut magnifique, et encore une fois, on se dit que c'est dommage que l'homme ait à ce point tout foutu en l'air. Que de belle nature sauvage, ne reste que quelques minuscules oasis. Au milieu d'un monde bien triste.
