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Petit billet à part sur notre blog, pour parler d'une chose qui nous a interpellé lors de notre voyage en Islande, et dans un sens assez révélateur du tourisme de masse auquel nous assistons aujourd'hui. Tourisme de masse dans lequel nous nous incluons, évidemment. Nous ne sommes ni plus ni moins que des touristes, comme des millions d'autres à travers le monde. Pour autant, on avait juste envie de parler ici, sur notre site, de ce que ça implique.
C'est pas vraiment la première fois qu'on se fait la réflexion. Pas la première fois non plus qu'on a envie d'en parler. Mais cette petite virée en Islande nous a permis, sinon de comprendre, au moins de prendre conscience du joyeux foutoir qu'implique le tourisme à grande échelle.
Les billets d'avion n'ont jamais été si peu chers. Aujourd'hui, aller à New York coûte presque moins cher que de prendre le train pour un week-end en France (dernier vu en date, un billet Paris / NYC à 350 euros !!). Le monde n'a jamais autant permis aux gens de voyager.
En découlent des mouvements de masse, au gré des modes érigées par les voyagistes, guides et autres magazines dédiés au voyage qui enchainent les "Top 10 des destinations pour 2017". Que l'on déteste lire (dédicace à Lonely Planet).
Alors on entend parler d'un pays, puis on se pose la question, et ensuite on regarde nos comptes, on se dit que ça passe (on ira moins au restau), et on se prend un billet en ligne. 2 mois plus tard, on est sur place. Sauf que...
Sauf que le lieu en question n'a peut être pas eu le temps de faire face à cette tendance, cette mode. Alors le pays fait comme il peut.
Et dans le cas de l'Islande, elle met des parkings pour ceux qui veulent s'arrêter découvrir un point d'intérêt. Mais en vrai, comment peut-elle faire face à l'arrivée massive de plus de 1,2 millions de touristes supplémentaires en l'espace de 6 ans ? Et évidemment, on ne parle pas ici du business touristique, qui à priori, ne devrait pas s'en plaindre. Mais plutôt de l'environnement, de ces espaces naturels un tant soit peu préservés. Mais jusqu'à quand ?
Car le fond du problème, n'est pas fondamentalement le nombre (encore que, mais là on rentre dans un autre débat). Mais surtout le comportement de chacun, multiplié par un million, qui pose problème.
Ainsi, au pied de la cascade de Svartifoss, nous avons pu assister à une débauche de selfie où chacun semblait se marcher dessus, pour avoir son visage, recouvrant environ les trois-quart d'un paysage unique au monde. Ce n'est pas à nous de juger ce que chacun doit faire de son voyage. Pour autant, tous ces gens avaient (sans se poser de questions) choisi de marcher et pietiner des espaces protégés, fermés au public, pour pouvoir se faire un selfie au plus près de la cascade.
Alors tu regardes, ces espaces fragiles, où s'accumulent non pas 1 personne, mais des centaines, en l'espace de quelques instants... tout ça nous a littéralement gonflé.
Car pendant que nous tombions amoureux de ce pays, de l'Islande si sauvage, des gens s'amusaient à se regarder, à se mettre en scène. Sans même lever les yeux un instant.
Alors tant pis pour l'Islande, tant pis pour nous qui ne pouvions faire des photos comme on aurait aimé les faire, cons comme on est de rester sur les chemins balisés. Mais tant mieux pour notre conscience, de pouvoir dire, l'espace d'un instant que restions suffisament attentifs pour voir tout ça. Et surtout toute la beauté que le pays nous a réservé. Et puis de toute façon, on a eu plein d'autres occasion de les faire, nos photos d'Islande.
Bref, les potes, vous qui nous lisez, vous à qui on n'a jamais fait la leçon de rien, si vous ne deviez retenir qu'une seule et unique chose de ce blog, du blog de Manue et Seb : "Stay on the Trail".
L'Islande n'est pas un cas à part. Cet article marche pour à peu près toutes les destinations qu'on a pu faire.
Vous avez tout dit ... Vraiment ! Nous avons fait le même et triste constat lors de notre passage en Islande. Les grandes tendances au détriment parfois/souvent de la nature ... J'adhère à 300% à votre discours et je trouve ça vraiment bien qu'un blog comme le vôtre y consacre un article. Merci !
merci beaucoup ! je pense qu'on est pas mal à se faire ce genre de reflexion. en tout cas merci !
"Car pendant que nous tombions amoureux de ce pays, de l'Islande si sauvage, des gens s'amusaient à se regarder, à se mettre en scène. Sans même lever les yeux un instant." je me suis fait cette réflexion plus fois, notamment dans les états baltes qui voit des cars de touristes pressés débarquer, prendre 100 photos sans regarder autour d'eux, et repartir comme un seul homme. Quel plaisir ?
Et pour la réflexion plus globale sur l'environnement vs tourisme de masse, je vous rejoins, cet article est très intéressant ..
oui Aurore, effectivement, l'Islande n'est pas un cas isolé :-( en tout cas, merci pour ton retour et commentaire !
Merci d'aborder ce sujet. Je me fais les mêmes réflexions. Je me sens coupable de prendre l'avion et de participer à ce tourisme de masse, rendu beaucoup trop facile avec des billets si abordables, mais je fais tout mon possible pour respecter les lieux visités une fois sur place. Comme vous, ça me désole le comportement des personnes qui ne cherchent qu'à obtenir la photo la plus "originale", la plus "regardez jusqu'où j'ai été !", sans se soucier des autres personnes sur place mais surtout de l'environnement. Merci d'avoir abordé ce sujet !
Article très intéressant, on partage tellement votre avis ! L'Islande nous fait vraiment envie mais on est partagé... L'engouement autour de cette destination en ce moment nous freine un peu sen particulier à cause du comportement de certains touristes qui ne respectent rien comme tu le mentionnes dans l'article. Et en même temps, si on attend trop pour s'y rendre on a peur que la situation s'empire...
Nous on avait eu ce genre de réflexion au Costa Rica, en particulier au parc Manuel Antonio, qui est censé être un des plus beaux du pays mais qui est surtout le plus touristique malheureusement... On était vraiment dépité d'assister à ce tourisme de masse où la plupart des gens ne respectent pas la nature, nourrissent les animaux alors que c'est interdit, laissent des déchets derrière eux... C'était vraiment difficile de voir ça...
En tout cas vos photos d'Islande sont magnifiques, merci de les partager et merci pour cet article qui aborde un sujet important sans langue de bois.
Vanessa
Super article, bien comme il faut !
Chez nous, en Bretagne, nous avons les dunes sauvages, sur lesquels vivent et poussent toutes sortes d'être vivant. (nous avons de magnifiques orchidées sauvages)
mais chaque année, entre mai et septembre, nos dunes perdent leurs chemins tracé puisque les touristes, tous qu'ils soient, la piétine de partout. ça me met hors de moi !
Ce qui participe au problème également : tout le monde au même endroit.
Bien évidemment, réussir à "encaisser" une grosse hausse du nombre de touristes n'est pas évident.
Mais les impacts sont encore plus forts lorsque l'on sait qu'une écrasante majorité des touristes vont aller aux mêmes endroits ou presque.
C’est vrai. Les billets d’avion sont vraiment chers pour le moment. Mon dernier voyage m’a même coûté une petite fortune. Mais bon, ça ne me décourage pas vraiment, car j’adore visiter de nouveaux pays !
Tout à fait d'accord avec toi ! Cette réflexion est quand même très nouvelle. Finalement être rebelle aujourd'hui, c'est de rester chez soi, non ?
Très vrai. Mais le réelle problème n'est il pas le tourisme de masse ? Votre emprunte CO2 pour votre billet France - Nouvelle Zélande n'a t'il pas non plus un coût écologique réel ? Je suis pour l'écologie, mais c'est de la poudre aux yeux de se dire qu'on fait un geste écologique en suivant les sentiers balisés sans parler de la globalité du problème : le voyage en general reste en toute circonstance poluant et contraire à l'écologie (l'attitude sur les lieux doit bien sûr être respectueuse de l'environnement, il n'en reste pas moins qu'avant votre arrivée sur les terres à explorer, beaucoup de mal à déjà été fait à la planète, de manière plus indirecte et non visible !)
Je précise que j'aime le voyage comme vous, mais oui tout voyageur (qui prend l'avion ou un transport polluant) est égoïste envers notre planète.