Nord des Philippines : les rizières en terrasse de Batad
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De toute les petites villes et villages qu'on a visité aux Philippines, il serait bien difficile de trouver plus reculé, éloigné et authentique que Batad.
Après Sagada et Banaue, Batad fut l'aboutissement de notre virée dans la cordillère des Philippines, au nord de Luzon (qui pour rappel est l'île où se trouve Manille). On y a passé quelques jours, complètement déconnectés... par la force des choses.
Après l'article, n'hésitez pas à jeter un oeil à notre galerie photo sur les Philippines, où vous trouverez des photos inédites de notre voyage là bas !
Avant de commencer, il faut qu'on évoque le pourquoi du comment. Tout a commencé quand Manue a posé la question suivante sur facebook :
"Dites les potes, des conseils de choses à ne pas manquer aux Philippines ?"
Et au milieu de toutes les réponses, celle de notre ami Laurent, du blog One Chai. Bon pote, le copain cool par excellence, Laurent est avant tout un vrai voyageur. Le genre de mec dont tu suis les bons conseils quand il s'agit d'aventures. Bref, le Laurent nous dis un truc du genre :
"Batad, Batad, Batad"
Et donc 3 semaines plus tard, nous arrivions à Batad.
Dès l'arrivée, tu te rends compte que le village a quelque chose de différent. Au delà du fait qu'on a un peu galéré depuis Banaue (entre les propositions une peu insistantes du mec de notre hôtel à Banaue et le bus d'une autre époque qu'on a pris).
Arrivée à la lointaine Batad
Notre arrivée à Batad fut au delà de ce qu'on espérait. On n'arrête pas de se répéter (désolé si tu lis tous nos articles), mais on était vraiment venu ici chercher de quoi se sentir perdus, paumés, loin de chez nous.
Une fois arrivés en haut de la montagne ou un mec en tricycle nous a déposé, et alors qu'on descendait à pied en empruntant l'unique route qui mène au village, on s'est vite retrouvé à longer une jungle dense d'où l'on pouvait entendre des bruits tout droit sortis de films d'aventures qu'on regardait gamins.
Des cris de supposés singes, des oiseaux partout, et cette végétation à flanc de montagne, extrêmement dense, offrant de superbes dégradés de verts. Un truc qui te donne francement envie de rentrer dedans à aller chercher je ne sais quelle civilisation perdue. Sauf que nous, notre destination, c'était le petit village de Batad.
Alors après avoir essayé d'enregistrer les sons de ces cris, et écouté la vie environnante, on a repris notre route, direction le village, qui pour le coup commençait à nous paraître franchement loin.
A un moment donné, la pseudo route a même fini d'exister pour laisser place à un petit chemin de terre, au coeur d'une jungle assez luxuriante. Et c'est au bout de 20 minutes supplémentaires qu'on a découvert le village de Batad.
Niché à flanc de la montagne, on découvre alors des maisons parfois très basiques. Et d'autres un peu plus grandes, faisant office de pensions pour les voyageurs de passage. Et toujours, entre ces maisons, des kilomètres d'escaliers, à droite, à gauche, et surtout une vue à couper le souffle sur les rizières en contre-bas et le village à proprement parlé de Batad.
Arrivés à notre petit hôtel au confort tout à fait sommaire (un lit dans une piaule dont les murs ne sont que des plaques de bois), on se rend compte à quel point déjà nous étions loin de tout.
Pas d'internet (bon pourquoi pas). Ni même de téléphone (argh, imagine il se passe un truc de dingue, comment le savoir ?). Et l'éléctricité en option. Bref, nous l'avions voulu ce putain de dépaysement. Et nous l'avions.
Peu importe, finalement. Tant ce que nous allions voir allait nous faire oublier nos petits tracas du type, "comment recharger le téléphone ?" ou "est-ce que c'est normal qu'il n'y ait pas de bouton d'eau chaude sur la douche" ?
Le village de Batad et ses rizières
On dit de Batad que ses rizières sont parmi les plus belles, la 8ème merveille du monde...
Déjà, il faut bien s'imaginer que notre hôtel était extraordinairement bien placé. la vue depuis la terrasse de l'hôtel est superbe et nous avions la chance d'avoir un panorama de dingue depuis notre chambre toute sommaire.
Alors on a passé de longues heures à ne rien faire d'autre que d'admirer les rizières bien vertes en cette saison. Ah si, on s'empiffrait de bols de riz à l'ail, en sirotant coca ou bières. Thug life.
Assez vite, en venant à Batad, on s'est rendu compte qu'ici il n'y avait rien.
Pas de voiture, ni jeepney ou tricycle. Rien, que dalle. Donc forcément le monde sonore est différent. Ici pas un bruit, sauf bien sur quelques coqs à la ronde.
Enfin "quelques". En arrivant, tu te dis, "yes". Fini les bruits de Jeepneys à partir de 6h00 du matin, fini les philippins qui font du bordel dès les premiers rayons du soleil (très tôt ici), à nous les nuits calmes et limite les grasses mat. C'était sans compter sur ces dizaines de chiens qui se mettent à aboyer à 4h du mat, et toute une armée de coq qui se mettent à brailler à 4h30 quoi. Au final tout sauf une nuit tranquille.
Pourtant tu t'habitues au truc. Et comme les philippins, tu finis par te coucher plus tôt, histoire de pouvoir faire les choses aussi plus tôt. Comme aller visiter les cascades de Tappia.
Les cascades de Tappia
Passer du temps à Batad, c'est essentiellement se la couler douce, manger du porc Adobo (ou un autre plat typique des Philippines), ou se balader dans les rizières. Pourtant tu as aussi des endroits assez incroyables, comme la cascade de Tappia, tout en bas, dans la vallée.
Notre petite virée en direction de la cascade de Tappia fut l'occasion pour nous de traverser les rizières et villages environnants. Pourquoi ces milliers de marches si hautes, pourquoi cette température si elevée, et ce taux d'humidité de dingue ?
En d'autre termes, on a bien galéré pour y arriver.
Ceci dit, on a vécu des moments assez étonnants. Comme cette fois où j'ai involontairement mis un pied dans une rizière et qu'un petit gamin aux alentours m'a repris avec un magistral "Be Careful". A ce moment, je me dis que franchement, les philippins, sont de nature gentille. Point. C'est comme ça. Et alors que j'allais lui dire "ne t'inquiète pas petit, tout va bien" (en anglais, mais je vais éviter de traduire), le gamin s'est penché à ramasser doucement le plant de riz que j'avais malheureusement écrasé pour le remettre en place. Et moi de comprendre à ce moment là que le "be careful" était destiné aux plantations de riz et pas à ma petite sécurité perso.
Après avoir traversé le village, admiré tant de fois les paysages, pris des photos dans tous les sens, le tout sous une chaleur accablante donc, on finit par entendre au loin le son d'une chute d'eau.
En arrivant au pied de la cascade, la première chose qu'on a fait fut d'aller se coller dans la flotte, histoire de faire redescendre un peu la température. Le lieu est magistral, la cascade immense et les quelques philippins que l'on trouve ont l'air de trouver ça tout aussi chouette que nous.
Au delà du bon moment qu'on y a passé, on se souviendra longtemps de cette petite gamine philippine en train de se laver dans la flotte, mort de rire de se savonner dans tous les sens pour finir la tête à l'envers dans l'eau de la rivière.
Alors au final, Batad aux Philippines, ça vaut le coup ?
Je ne ferais que reprendre les mots de Laurent : Batad, Batad, Batad.
Pour celui qui recherche un peu d'éloignement, qui a envie de voir autre chose qu'un monde qui se mondialise à une vitesse hallucinante, Batad représente un eldorado. On aurait presque envie d'y passer des semaines. Loin de tout, du brouhaha quotidien, des internets.
C'était sans compter que les Philippines offrent aussi un tout autre visage, non loin de là. Et qu'il fallait bien commencer à aller se tremper les pieds sur des îles paradisiaques.
Bravo, vous avez réussi! Voilà j'ai tout simplement envie d'aller aux Philippines (et à Batad, Batad, Batad :-))... J'y ajouteriais quelques îles avec un côté plages en plus tout en essayant d'éviter les zones touristiques (même si nous sommes des touristes).
Et comme dab' superbes photos... On y ressent l'ambiance de chacunes d'elles qui nous permet de nous évader encore plus loin avec vos récits. Un légé post-traitement (ou j'ai du mal à trouver la formule sous lightroom :-p).
Ne changez rien et continuer à nous faire voyager!
Que je suis contente de revoir ces magnifiques paysages, que j'ai eu l'occasion de découvrir avec notre guide Jercy Cabbigat. Je ne me serais pas aventuré dans les rizières seule. Certains le font, mais vu les chemins par lesquels on passe, on est bien content d'avoir quelqu'un du coin, pour s'accrocher à lui, et nous raconter les histoires de ces fameuses rizières. A voir absolument si vous êtes dans le Nord des Philippines !