Les fjords du nord ouest représentaient une sorte d'aboutissement de ce premier voyage dans l'un des endroits les plus sauvages qu'il nous ait été donné de visiter. Accompagnés de notre pote Vincent, et après plusieurs jours de routes dans les étonnantes contrées de l'Islande, on a fini par arriver dans ces fjords. Quelques jours passés à se marrer, entre attaques de sternes, contemplations des paysages et visites de villages paumés...

C'est vrai que le nord ouest de l'Islande a quelque chose de spécial. On y a trouvé tout ce qui fait la beauté de l'île nordique, sans les touristes qui généralement privilégient la côte sud. Si peu de gens finalement, qu'il existe des endroits où l'Homme n'est pas plus que ça le bienvenu. On se souvient notamment de cette petite incartade chez nos amies les sternes...

Notre rencontre avec les sternes (et autres animaux de l'Islande)

Avant d'arriver en Islande on ne les connaissait pas. Désormais c'est chose faite. On connait les sternes (thanks Vincent pour l'explication). Les sternes sont des oiseaux que l'on trouve partout en Islande. Très territoriales et protectrices avec leur oeufs et leurs petits, les sternes ont la fâcheuse tendance de venir piquer sur toi si tu as le malheur de mettre le pied chez elles (soit dans de nombreux endroits en Islande).

C'est ainsi qu'à plusieurs reprises, on s'est marré (enfin pas toujours) de les voir s'exciter autour de nous, et bizarrement encore plus autour de Vincent (ahah).

Bon passé la petite marrade avec les sternes, ce qu'on voulait voir surtout c'était un truc encore plus emblématique. Les piafs c'est sympa mais ça fait pas venir les foules sur tes photos instagram. Il nous fallait plus. Donc la mission était donnée, se trouver un renard polaire. Pour les baleines, de toute façon on s'était fait une raison. Après l'Argentine, le nord-est des USA et Madère, l'Islande fut une énième rencontre ratée avec elles. Autant dire qu'on attendait beaucoup du renard polaire. D'autant qu'encore une fois, l'Islande n'est pas une île reconnue pour sa faune abondante.

On avait entendu dire que le meilleur endroit pour croiser un renard polaire était le Hornstandir, une péninsule uniquement accessible en bateau et complètement coupée du monde. Oui encore plus que dans le reste du pays. Au point que personne n'y vit.

Sauf que nous n'avons même pas eu besoin d'aller le chercher bien loin notre renard polaire. Alors qu'on vadrouillait en direction du nord , on a voulu se faire un petit break et s'arrêter à un hotel du coté de Heydalur. Après un café et quelques photos du coin, et alors qu'on ne s'y attendait absolument pas, notre regard s'est posé sur une espèce de petit chiot tout foncé, genre bébé berger allemand, mais avec une gueule plus fine... et un poil à la couleur caractéristique. En fait, là, devant nous, cavalait un jeune renard polaire...

Pour la petite histoire (un peu malheureuse), Elise, une française installée ici depuis quelques années nous explique que ce petit renard polaire est venu dans le coin lorsque ses parents ont été tué par des chasseurs. Tout jeune orphelin, Elise l'a donc récupéré (un grand coucou si tu nous lis) en attendant qu'il soit grand et que la saison des amours lui donne envie de repartir dans la nature.

Forcément, même si le cadre n'était pas complètement sauvage, nous étions ravi. Les photos parlent d'elles même. Un renard polaire, c'est déjà mignon. Mais là, un bébé renard polaire qui jouait devant nous, jusqu'à se laisser caresser...

Le temps de prendre quelques photos, de laisser l'animal se faire les dents sur notre appareil argentique qu'il semblait adorer (si si), on a continué la route, toujours plus loin pour découvrir les fjords, et les quelques villages que l'on a croisés sur la route...

Ces villages si typiques des fjords islandais

Les villages islandais, à cet endroit de l'île sont très étonnants. Autant par leur impressionnante simplicité (qui frise parfois avec l'austérité) que par leurs habitants qui semblent vivre dans un autre monde. Ici, ce sont des villages de pêcheurs, essentiellement organisés autour du port.

Finalement, on découvre ces villages comme on découvrirait de minuscules oasis perdues au milieu d'immensités inhabitées. Chaque bled est séparé de plusieurs dizaines de kilomètres de route serpentant dans les fjords . Routes qui parfois sont même fermées en hiver, laissant les villages seuls à eux même. Forcément, lorsqu'on est un peu citadin, l'idée de se retrouver dans de si petits villages toute sa vie, loin de tout, laisse songeur.

Pour donner une idée, la plus grosse ville que l'on a traversé fut Isafjordur, avec ses quelques 2000 habitants. C'est dire. Il faut s'imaginer ces bleds, fait d'un café (au sens propre, pas un bar), parfois d'un restaurant (au mieux) ou sinon une station service qui fait aussi office de supérette et café.

Malgré cette apparente austérité, et bien qu'on ne viennent pas là pour admirer l'architecture des maisons, le fait de se perdre dans les quelques ruelles des villages et sentir l'atmosphère de leur vie a quelque chose de fascinant.

Traverser ces villages fut pour nous une vraie découverte. On n'imaginait pas vraiment à quel point les gens de ce coin de l'Islande vivaient de manière aussi reculée.

Les paysages au coeur des fjords

Bien sûr, même si les villages et habitants des fjords valent le détour, c'est aussi pour la beauté des paysages que l'on a fait tout ce chemin, et que l'on a supporté les nuits fraîches et autres douches glacées. Et là, on a pas été déçu. Entre la superbe "cascade de la montagne", que l'on appelle Fjallfoss ou Dynjandi où Vincent jouait les équilibristes pour avoir une jolie photo , entre ces petites virées dans les sommets enneigés qui n'avaient de cesse de nous faire de l'oeil. Entre ce superbe ciel bleu et tout ces choses qu'on a vu le long des routes... le spectacle vaut le détour.

Et puis parfois, au milieu des kilomètres de route sinueuse au coeur des fjords, entre deux débats sur ce drôle de monde, il y avait ces moments encore plus cools. Ces instants qui font les souvenirs, les voyages. Comme cette fois où l'on a fini par se poser tous les 3 au bord de l'eau, le soleil couchant, une bière à la main. Lancés de cailloux pour voir qui est le plus balaise, dévorage de chips ou encore concours tout à fait ridicule de ricochets, tout y est passé.

Loin de tout, et après ces chouettes moments partagés, il fallait encore que l'on trouve de quoi dormir dans ce coin de l'Islande. Ce qu'on a fait avec notre petite tente. Plantée cette fois-ci un peu nulle part...

Camping sauvage dans les fjords islandais

Cette partie du pays est tellement déserte que cela nous a permis de faire nos premières nuits de camping sauvage. On ne croit pas que cela soit autorisé mais sincèrement à part quelques moutons en train de brouter au réveil, on n'a pas croisé grand monde. Ce furent deux nuits assez magiques, qui ponctuèrent joliment ce qu'on était venu chercher ici, dans ce coin paumé : un peu d'isolement, de silence, le tout entouré d'une nature à couper le souffle.

Alors voilà, les nuits furent fraîches (mais moins que les premières étonnamment), mais surtout les réveils incroyables sous une lumière hallucinante.

Fin d'un voyage & remerciements

Le voilà notre dernièer article sur ce premier voyage fait en Islande. En vrai, on aurait 1 milliard de choses en plus à raconter. On pourrait parler pendant des heures de toutes ces petites randonnées faites un peu partout , de ces cafés pris bien au chaud tandis qu'il caillait dehors, de ces pique-niques faits à l'arrache avec 3 nouilles chinoises , ou encore de ces longues discussions entre potes...

Finalement, ce que l'on peut en retenir, c'est que ce voyage fut pour nous l'occasion de voyager un peu différemment. Dans un pays que nous ne connaissions pas, accompagné d'un pote cette fois-ci. On y a vu et vécu plein de choses fascinantes, à la hauteur de ce qu'on imaginait de ce pays singulier. Et en y repensant, c'est quand même étonnant de voir ce que l'on a pu y vivre alors que tout a commencé à peine quelque semaines plus tôt autour d'un verre sur Paris...

Comment donc ne pas remercier l'ami Vincent, qui nous a accompagné durant ce chouette voyage, qui s'est tapé certaines de nos playlists pourries, qui a fait de jolies photos de nous et qui nous a collé quelques frayeurs lorsqu'il s'approchait systématiquement du bord pour prendre ses photos... d'ailleurs en parlant de photo, si vous voulez voir pourquoi il prend tant de risques, rendez-vous sur son site, rubrique photo.

On remercie également une nouvelle fois Julien & Destination Islande de nous avoir conseillé dans cette aventure, tout comme Wow Air, la compagnie aérienne qui nous a accompagné sur place.

Ah, et et si vous vous posez la question de savoir comment notre voyage s'est terminé... comme il a commencé. On a dilapidé nos dernières couronnes dans quelques bières du coté de Reykjavik où nous sommes revenus... tout en en gardant encore un peu dans la poche pour notre prochain séjour ici.

Car oui, on n'en a pas fini avec l'Islande...