En balade dans les rizières de Banaue

Banaue est l'un des plus beaux endroits des Philippines. En plein coeur des montagnes Ifugao, on découvre ici les fameuses rizières en terrasse , si typiques de la région du nord de Luçon (l'île principale des Philippines). Ce sont d'ailleurs ces fameuses rizières de Banaue, vieilles de plus de 2000 ans (rien que ça) et classées huitième merveille du monde, que nous voulions voir de nos propres yeux. Et le spectacle fut à la hauteur de nos attentes...

On a un souvenir très agréable de Banaue.

Déjà parce que la ville est très typique de ce que tu trouves dans la région. De taille moyenne, et surtout juste à coté de paysages uniques. Avec des faux airs d'une ville qu'on avait visité à l'époque d'ailleurs, très loin de là, au pied de Machu Picchu, Agua Caliente.

Les maisons ici sont faites la plupart du temps de tôles, les gamins jouent dans les rues, et les jeepneys, ces camions de toutes les couleurs, te crachent tout ce qu'ils peuvent à la gueule, trop occupés qu'ils sont à transporter les locaux à droite à gauche.

Ici la végétation est vraiment belle, les dégradés de verts saisissants. Bref on était loin de chez nous, mais déjà on se sentait bien.

On a donc choisi de passer quelques jours à Banaue, histoire de prendre un peu la température, et découvrir encore davantage la vie à la philippine.

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Découverte de la ville de Banaue

Après avoir passé quelques jours à Sagada, arriver à Banaue est un peu comme retourner à Manille (toutes proportions gardées). La ville est grande (quelques 20 000 habitants tout de même) et ça grouille de partout entre les piétons, les jeepneys, tricycles et la ferveur du marché.

Mais justement, ça nous plaisait bien cette histoire, ne serait-ce que pour ressentir les choses.

D'ailleurs, c'est un peu à ce moment là qu' on a commencer à ressentir un truc assez étonnant. Une drôle de réflexion. On peut appeler ça comme on veut, de la mondialisation, des mélanges de cultures, des racines communes, peu importe.

Mais à certains moments, on se serait carrément cru revenus en Amérique centrale, quelque part au beau milieu du Nicaragua qu'on a découvert il y a 3 ans maintenant.

Que ce soit dans le visage des petits enfants, dans l'architecture des maisons ou ces tuk-tuk que l'on retrouve partout. Que ce soit la musique que l'on entendait, omniprésente, ou en regardant les jeepneys complètement peinturlurés. La sensation était étrange, car ici pourtant on est bien loin de cette fameuse Amérique centrale.

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Bref, au fur et à mesure que l'on passait du temps à Banaue, on découvrait (ou redécouvrait) ce que nous étions venus chercher, ce fameux dépaysement de tous les instants.

Je me souviens de ce marché, fait de bric et de broc, où l'on a gouté notre premier Halo Halo, à la fois boisson et dessert, spécialité des Philippines.

Un truc assez rafraichissant mais aussi très surprenant : boule de glace vanille mêlée à de la glace pilée, des morceaux de jelly, des fruits en conserve, des pâtes et des haricots rouges !

On a aussi vu des scooters montés par 4 ou 5 personnes, des philippins qui grillaient des brochettes un peu partout dans la rue, ou encore un vieil homme en habit traditionnel Ifugao. On a aussi entendu et là des mecs chanter (toujours un peu faux) sur des musiques romantiques américaines.

Tout ce qui représente au final les Philippines.

Balade au coeur des rizières de la cordillère des Philippines

Et c'est aussi à Banaue qu'on a commencé à découvrir les incroyables rizières de la cordillère des Philippines. De toute façon, jusqu'à notre prochaine étape dans la ville de Batad, nous n'allions voir plus que ça.

Mais c'est surtout là que nous allions vivre notre première vraie journée en immersion. On avait décidé de se faire une balade de quelques heures entre Banaue et le village de Poitan, à travers les rizières donc. Seuls et sans guide.

Et comme à notre habitude, on a complètement foiré la partie orientation, trop occupés certainement à regarder à droite à gauche, à photographier une plante ou les paysages. Bref, ce qui devait durer 2 heures dura quelques heures de plus.

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Faut dire que le spectacle était incroyable. Ok, on avait vu des photos, des gens nous avaient prévenu, mais voilà, nous retrouver et nous paumer là, au milieu de ces champs de rizières à perte de vue fut certainement la fois où l'on s'est planté de route qui nous a le moins déplu.

Malgré (ou peut être grâce à ça), on a fait des rencontre étonnante.

Comme lorsque notre chemin a croisé celui d'un petit garçon de 6 ou 7 ans, accompagné de sa grand mère, qui rentraient de l'école. On a fait un petit bout de chemin ensemble, sans jamais trop se parler, en suivant le canal d'irrigation.

Durant cette longue balade, qui nous a mené de jungle plutôt épaisse à de jolis rizières ou cours d'eau, on gardera énormément de souvenirs.

Autre petite anecdote qui nous a marqué - et fait se sentir un peu désolé - mais qui témoigne de la gentillesse des philippins.

Pour bien comprendre, il faut savoir qu'ici, éloignés de tout, y compris de Banaue, tu es vraiment au bout du monde. Ici il y a quelques villages avec quelques maisons sans electricité. Là, entre les maisons typiques, s'agitent les poules tandis que des grands mères semblent passer leur vieux jours à observer le monde (et jouer avec des petits cailloux). Et alors qu'on s'était franchement bien paumé donc, on commençait à avoir soif. Mais même très soif.

Jusqu'à ce qu'on traverse un enième petit village, où Seb, ayant remarqué une bande de jeunes en train de rien faire d'autre que de machouiller leurs feuilles de moma pour se rendre un peu stone, leur demande s'ils avaient une petite bouteille de flotte à vendre. La discussion s'installe, assez saugrenue, entre un mec d'un coté, assoiffé et crevé. Et des gamins d'un village des montagnes, un peu à l'ouest avec leur moma...

Pourtant là, malgré les difficultés à communiquer, l'un des ado comprend la "détresse" du mec avec sa drôle de dégaine en face de lui, et se presse d'aller lui chercher un truc au fond de sa hutte. Bon on va dire hutte, c'est pas tout à fait le nom, mais vu la tronche de la maisonnette, et le bazar qu'il a fait, ainsi que le temps passé pour aller chercher un verre d'eau sorti d'on ne sait où...

Et là forcément, grand moment de solitude, entre un Seb qui n'a pas trop envie de se flinguer les 2 prochaines de voyages pour avoir bu de l'eau sortie de nulle part, et la volonté de ne pas vexer le mec. Bref, Seb s'est confondu en excuse, pas sûr que le mec ait saisi, mais la moma lui donnait au moins des airs de mecs prêt à rigoler même de la situation. C'est donc un peu gênés, et encore plus assoiffés qu'on est reparti de ce village.

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Et la fin de l'histoire ?

Si on est là pour vous raconter ces quelques mots, c'est qu'heureusement, on a trouvé de l'eau en bouteille. De l'eau fraîche. Le saint foutu graal qui commençait à serieusement nous faire un peu peur depuis plus d'une heure (on était à se dire qu'au pire, on allait boire la flotte des rizières, hum hum)

Bref, notre découverte de Banaue fut à l'image de cette après-midi. Pleine de surprises, de moment parfois pas très confortables, et des souvenirs plein la tête.