Clube de Fado
Portugal

Où écouter du fado à Lisbonne ?

Lisbonne, Portugal • 8 photo(s)
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Cet article ne prétend pas vous donner LE meilleur endroit pour écouter du fado car nous n'en avons testé qu'un seul. Mais sincèrement ce soir où nous nous sommes rendus à cette adresse pour écouter du fado fut la plus belle soirée que nous ayons passé à Lisbonne. Loin des restaurants à touristes, loin des adresses que l'on trouve dans les guides, on a eu la chance, par je ne sais quel hasard, de tomber sur une adresse qui restera longtemps dans nos coeurs...

Pour accompagner la lecture de cet article, n'hésitez pas à jouer l'une des chansons de Fado que l'on a enregistré durant la soirée...

De tout ce que l'on a fait ou vu à Lisbonne, s'il ne devait y avoir qu'une seule et unique chose que l'on retiendrait ce serait surement ce soir où nous avons eu la chance de vivre et d'écouter un incroyable moment plein d'émotions. Ce soir où nous avons écouté pour la première fois, dans un tout petit restaurant où seuls quelques connaisseurs s'étaient rendus, le fado, cette musique si prisée au Portugal.

Le Fado est une musique qui se reconnait entre mille. Des accords sur une guitare portugaise, cet instrument si typique, et des notes, incroyable mélange de musique européenne, latine et arabe, il y a dans cette musique une sorte de grâce qu'on ne s'attendait franchement pas ressentir à ce point.

Décoration du Boteco da Fa
Décoration du Boteco da Fa
Lisbonne, Portugal
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Alors tout a commencé un soir, où nous avions décidé de nous rendre dans un petit restaurant à Fado en plein coeur du quartier de l'Alfama. On s'est alors mis en quête de l'endroit parfait. Pas un de ces restaurant à la décoration un peu surfaite. Au lieu de ça, on a trouvé une adresse sur un blog portugais au fin fond des internets (note de Seb : merci Manue de nous avoir trouvé ça...). Pas de référence dans le routard ou le lonely, rien. De bons avis laissés par des gens du coin, autant dire que le lieu semblait idéal.

En arrivant dans le restaurant, première constatation, la salle est petite. Très petite, une vingtaine de couverts et accessoirement pas beaucoup d'étrangers ici. A part nous, la petite quinzaine de personnes semble déjà bien se connaitre. Quelques jeunes au bout d'une table, et des personnes d'un peu tous les âges. Et au fond du restaurant, dans un coin à coté des toilettes, se trouvaient là deux chaises et une guitare... une installation plutôt artisanale pour un concert qui allait se révéler un moment fort en émotion.

Tandis qu'on mangeait, quelqu'un a baissé franchement l'intensité de la lumière, et ces jeunes qu'on avait repéré au bout de leur table, dans les 25 ans, dont on en soupçonnait pas ce qu'ils étaient venus faire là, se sont levés en direction du fond de ce minuscule restaurant.

Deux guitaristes, dont un virtuose à la guitare portugaise et une chanteuse apparemment timide s'arrêtèrent de sourire et commencèrent à jouer.

Le trio qui nous a fait chavirer
Le trio qui nous a fait chavirer
Lisbonne, Portugal
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Dès les premieres notes, alors qu'ils étaient là à jouer à seulement quelques mètres de nous, la musique nous a littéralement transporté. A peine les premières notes entamées, la magie fonctionna et toute la timidité de la chanteuse s'est envolée. Comment expliquer ça en quelques lignes. Comment te dire ce que l'on a ressenti à chaque chanson. La chanteuse, à la voix si grave et intense semblait à la fois habitée et détachée par ce qu'elle chantait. Sa voix devenait profonde, son corps se tendant au fil des paroles. Elle nous a littéralement soufflée.

Lui, à la guitare, jouait à une vitesse incroyable. Chaque note jouée nous transportait, loin. La rythmique parfaite de chaque morceau, ces sonorités si douces et graves, les solos de guitares tristement joyeux. Comment expliquer ce qu'on a ressenti.

On a donc découvert ce soir là ce qu'était le fado. Ou du moins, on a su mettre quelques mots sur ce qu'on venait de vivre. Cette espèce de mélancolie chantée qui emporte même ceux qui, comme nous ne comprennent rien aux paroles.

Et les gens autour de nous, connaisseurs, semblaient des plus heureux du monde. Et de faire tomber la seconde idée reçue sur le fado, non ce n'est pas qu'une musique triste. Le fado semble même rendre les gens heureux. Comme le gérant du restaurant qui ne semblait pouvoir s'arrêter de sourire en regardant ses protégés, qui jouaient de grâce et de virtuosité pour les quelques gens qui se trouvaient là.

Autant dire que nous aussi nous étions heureux ce soir là.

Un moment que l'on gardera longtemps dans nos mémoires.

Pour finir cet article, impossible de ne pas citer le guitariste principal, véritable prodige de la guitare portugaise, Ângelo Freire. On a eu la chance de parler un peu avec lui, entre deux morceaux, et pour ceux que ça intéresse il se produira cet été en France, à Paris notamment. Un rendez-vous qu'on ne manquera pas, tant on garde encore un souvenir incroyable des émotions qu'ils nous a fait vivre. Et n'hésitez pas à liker sa page facebook, on ne rencontre pas tous les jours des gens si talentueux...

Quant au restaurant, le Boteco Da Fa, vous trouverez la carte, l'adresse et d'autres informations ici.

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Largo de Sao Rafael
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A la nuit tombée
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Petite ruelle
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Ecouter le fado au Boteco da Fa
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 Maria Emilia Reis au chant
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Se laisser emporter par le fado
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A gauche, Angelo Freire
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