De la plage de sable rouge à la falaise de Látrabjarg en Islande
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Notre voyage en Islande se poursuit toujours plus au nord. Jusqu'aux fjords du nord ouest de l'Islande, cette contrée que peu de touristes semblent vouloir visiter. Et pourtant dès les premiers kilomètres, le plaisir est là. Entre rendez-vous loupé sur une immense plage de sable rouge et la plus grande colonie de macareux au monde qui vient te marcher dans les pattes...
Tout a commencé par une traversée en bateau qui nous emmena sur une bien étrange plage, et même au sommet des falaises parmi les plus hautes d'Europe. L'occasion, une fois pour toute, de croiser les fameux oiseaux clowns, les macareux.
Lorsque tu remontes l'Islande, depuis Snaeffelsnes, il y a deux solutions qui s'offrent à toi. Soit tu suis la route le long de la côte, soit tu prends un ferry à Stykkysholmur. Ce qu'on a donc fait, en sachant que derrière on avait encore pas mal de route.
C'est donc de bon matin, après avoir replié nos tentes, qu'on a pris le ferry pour une traversée de 3h à travers les fjords.
Dans cette partie de l'Islande, l'univers de la mer devient omniprésent. Fini l'Islande montagneuse, volcanique. Ici, on se retrouve dans un monde tourné vers l'océan.
D'ailleurs, il faut voir ces épaves de bateaux , que l'on peut trouver sur notre chemin. On repense évidemment à ce bateau de pêche, niché là, au fond de son fjord, là depuis plus de 30 ans et que seul le temps semble avoir abimé. Parce que finalement plus rien n'étonne vraiment quand tu te balades en Islande (surtout après avoir vu une carcasse d'avion écrasé quelques jours plus tôt), voir là, comme ça, un baleinier construit en 1912 au milieu de nul part finit par te conforter dans l'idée que ce pays est vraiment à part.
La plage de sable rouge de Raudisandur
De cette plage, on retiendra surtout une petite anecdote.
Imagine toi, à la base, il se dit qu'ici des colonies de phoques aiment se prélasser au soleil.
Alors forcément, tous les 3, ça nous a démangé d'aller voir ça de plus près. Sauf que le rendez vous avec les phoques fut un peu différent de ce qu'on en attendait. La plage, de sable rouge que tu ne peux louper lorsque tu arrives au loin, s'avère être en trompe l'oeil. Une histoire d'échelle, de relativité, tout ça.
En arrivant en bas, on a donc commencé à marcher en direction de ce que nous semblaient être les phoques au loin . Mais là où l'on s'attendait à marcher quelques centaines de mètres, tout au plus quelques kilomètres, s'avéra être une loooongue marche sans fin. Sans jamais voir ces petits points au loin (les phoques donc) se rapprocher de nous.
Mais finalement, on s'en fiche, tant ce paysage est étonnant ici dans le nord de l'Islande.
Loin des champs de lave et des étendues désertiques vues la veille, se trouve ici une belle plage de sable orangée qu'on appelle ici plage de sable rouge.
Et chose étonnante, la mer qui s'est retirée cet après-midi là, nous avait laissé de superbe dessins sur le sable , mêlant le sable rouge et le sable noir en de magnifiques arabesques ...
Mais surtout, cette plage à perte de vue est tout simplement entourée de fjords immenses s'avançant fièrement dans l'océan. Alors cette sortie pour voir des phoques se transforme vite en balade sur la plage. Après tout retirer ses chaussures et sentir le sable humide sous ses pieds provoque une chouette sensation, irrémédiablement associée aux vacances.
Alors on s'amuse avec le sable, avec les quelques coquillages laissés là par la mer, à voir si ce sont les mêmes que partout dans le monde (bah oui après tout, tout est un peu particulier en Islande, alors pourquoi pas trouver des coquillages endémiques) et on marche, on marche. Jusqu'à se retrouver franchement loin du point de départ.
Les falaises de Látrabjarg
Pourtant alors qu'on remontait toujours plus au nord, en suivant des routes toujours plus sinueuses, il y eu un autre rendez-vous avec un lieu incontournable du coin, les célèbres falaises de Látrabjarg. Que cette fois-ci on n'a pas loupé.
Avec tous ces kilomètres passés ensemble sur la route, tous les 3, ça faisait même un petit moment qu'on en parlait.
"Là haut, à Látrabjarg, les macareux viennent te marcher entre les pattes. Il y a même des pingouins et des falaises immenses, hyper dangeureuses."
Et on n'a pas été déçu. Comment évoquer ce moment, cette sensation, où à peine avait-on gravit quelques mètres que des macareux venait parader, voler et finalement vivre leur petite vie sans trop prêter attention à nous.
Il faut dire qu'ici on est en minorité. Le coin abriterai la plus grande colonie au monde (quelques 6 millions). Bien à l'abris des dégats causés par l'homme (à priori), les macareux vivent leur vie, virevoltent, nichent et paradent dans un concert de piallement qui te font sentir bien seul.
Exactement ce qu'on aime.
Et que dire de ces falaises, dont certaines atteignent plus de 440 mètres d'altitude. Pour donner un ordre d'idée, Etretat c'est une centaine de mètres. En bas, au loin, derrière les vols des oiseaux, on aperçoit la mer, toujours violente. Le coin est d'ailleurs assez dangereux, au point que les locaux ont tracé une ligne blanche sur le sol, à quelques dizaines de centimètres du rebord pour indiquer la zone à ne pas dépasser et sur laquelle il vaut mieux ne pas marcher.
D'ailleurs, le meilleur conseil que l'on donne pour visiter au mieux cet endroit vertigineux, c'est de se mettre à plat ventre sur le sol et de ramper jusqu'au bord (hein Vincent...).
La ligne peut prêter à rire, pourtant de nombreux accidents arrivent dans le coin. Et lorsque Julien de destination Islande, qui vit depuis quelques années sur l'île nous a raconté l'histoire de cet allemand dont la voiture est resté abandonnée sur le parking pendant 2 semaines parce que le mec serait a priori tombé de la falaise. On a eu encore moins envie de rire.
Mais heureusement, ce qu'on retiendra de ce bout d'Islande, de ces falaises immenses qui semblent plonger dans le vide et ne tenir que par l'opération du saint esprit, c'est surtout la majestuosité, la beauté. Entrecoupées de petit instants de vie de macareux et manchots, qui vivent là peinards.
Ce qui nous beaucoup rappelé un autre lieu, à l'opposé, au Pérou, les îles Ballestas.
Après avoir pris d'innombrables bourrasques de vent dans le visage, après avoir approché au plus près ces drôles d'oiseaux, il a bien fallu repartir. Et cette-fois-ci, fini les nuits un peu à la fraîche, car on allait dormir dans une superbe guest house typique de l'Islande. Et rien que pour ça, ça valait tous les risques inconsidérés qu'on a pris à venir emmerder les macareux...
Ne pas négliger sa guest house en Islande
Après avoir pris quelques centaines de photos à peu près toutes identiques des macareux (j'exagère à peine), on a donc décidé de rentrer, un peu crevés et étourdis par le vent qui n'avait pas cessé de souffler une seconde.
La guest house fut un vrai plaisir. L'occasion de faire sécher ses affaires, de prendre un verre au chaud, sans le vent et de passer la soirée à regarder ses photos. Mais surtout au chaud.
Et puis forcément le coté cosy, dans cette chambre tout en bois donnant d'un coté sur les montagnes et de l'autre sur la mer à perte de vue ne peut que contraster avec les nuits précédentes. Avec en bonus, le luxe de pouvoir prendre sa douche en regardant les moutons du pré d'à coté passant devant ta fenêtre. Un luxe dont on a prit toute la mesure, en sachant que dès le lendemain, on allait remplanter nos tentes en pleine nature. Loin de la civilisation, de l'eau courante...
Loin de tout.